Face de bouquetin

J’ai entendu la semaine dernière que Facebook avait passé un cap avec plus de 1 milliard d’utilisateurs sur une journée. Moi je vais parler des boucs que j’ai croisé dans le Vercors ces derniers temps. Même si la population se porte bien et est en extension, on n’atteint pas encore le milliard. L’actualité récente d’un abattage d’un bouquetin dans les Gorges de la Bourne m’a donné envie de parler de cet animal emblématique de la montagne et la haute montagne.

Bouquetin des alpes - Capra ibex

Pour ceux qui ne connaissent pas bien le Bouquetin des alpes dont le nom scientifique est Capra ibex, un petit historique s’impose. Il est le symbole de la haute montagne et du rocher. C’est une espèce archaïque, apparue il y a 14 millions d’années. Il a un aspect plutôt brut, massif et robuste, contrairement au chamois qui parait plus gracieux. Adapté aux rigueurs de son habitat, il est capable de résister au froid, au vent et à la neige de façon quasi impassible. Assez flegmatique et peu farouche, il est très facile de l’approcher sans le déranger et donc de le chasser. Proie facile, il a été exterminé en France vers 1800, avec l’apparition du fusil comme arme de chasse. Au début du 19e siècle il ne restait dans l’arc alpin qu’une centaine individus, localisés dans le massif du Grand Paradis en Italie. Le roi Victor Emmanuel II interdit sa chasse et créa en 1856 la réserve royale de chasse du Grand Paradis. Cette réserve s’agrandira et deviendra le Parc National du Grand Paradis. Peu de temps après ou presque, en 1963, est créé en France, le Parc National de la Vanoise, dont une des vocations était la préservation d’une cinquantaine de bouquetins. Depuis, naturellement et artificiellement son aire de répartition s’est rapidement étendue et les effectifs ont progressé assez rapidement.

Dans le Vercors, le bouquetin a été réintroduit en plusieurs phases. Comme on peut le lire sur le blog du Parc du Vercors, en 1989 et 1990 le Parc du Vercors procède aux lâchers de 28 bouquetins originaires du Parc national de la Vanoise. Cette opération est un véritable succès puisque la population du cirque d’Archiane et des crêtes orientales du Vercors compte désormais entre 350 et 400 animaux. Les résultats de la deuxième réintroduction réalisée en 2000 et 2002 dans les gorges de la Bourne sont plus mitigés. Les 35 bouquetins qui ont été relâchés dans le secteur de Pont en Royans et du cirque de Bournillon semblent avoir eu plus de mal à s’acclimater dans cette région assez chaude et la population stagne malgré les quelques naissances constatées. Au vu de ces observations, la période d’acclimatation semble passée et depuis 3 ans la dynamique s’installe à savoir 5 naissances par an.

J’évoquerai dans un autre article la vie du bouquetin au rythme des saisons.

En juin, quand je suis allé bivouaquer pour observer et photographier des lagopèdes, j’ai eu la chance d’observer plusieurs groupes de bouquetins : des boucs, des étagnes, des cabris dont certains de l’année!

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